Yvon Durelle était le « pêcheur combattant » français du Canada | Boxe.bet

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Par Eric Armit

Yvon Durelle « Le pêcheur combattant »

Née le : 14 octobre 1929 Baie-Sainte-Anne, Canada

Décès : 6 janvier 2007 Baie-Sainte-Anne, Canada

Carrière : 1948 à 19674

Bilan : 115 combats 88 victoires (49 par KO/TKO), 24 défaites (9 par KO/TKO), 2 nuls. 1 No Decision

Division(s) : Poids moyen, mi-lourd et poids lourd

Position : orthodoxe

Titres : Poids moyens et mi-lourds canadiens, poids mi-lourds du Commonwealth


Concours majeurs

Victoires marquées sur:George Ross, Gordon Wallace (quatre fois), Doug Harper, Alvin Williams, Angelo DeFendis, Willi Besmanoff, Clarence Hinnant, Germinal Ballarin, Mike Holt, Freddie Mack.

Perdu à: Doug Harper, Floyd Patterson (deux fois)**, Paul Andrews, Gerhard Hecht, Ron Barton, Jimmy Slade, Yolande Pompey*, Artie Towne, Arthur Howard, Clarence Hinnant, Tony Anthony*, Archie Moore (deux fois) ** . George Chuvalo*.

Dessiné avec : Doug Harper, Tony Anthony*

**Ancien/futur détenteur d'une version d'un titre mondial

* Challenger malheureux pour une version d'un titre mondial


L'histoire d'Yvon Durelle

Le timing est primordial et si Durelle avait combattu à une autre époque, il aurait été champion du monde et aurait provoqué l'une des plus grandes surprises de l'histoire de la boxe. Il est né dans le petit village de pêcheurs de Baie-Sainte-Anne au Nouveau-Brunswick, au Canada, et était un Acadien, un groupe ethnique descendant des Français qui se sont installés dans la colonie de la Nouvelle-France en Acadie.

Yvon était le sixième d'une famille de quatorze enfants et, comme beaucoup de ses contemporains, il quitta l'école très tôt pour travailler sur les bateaux. Il ne savait ni lire ni écrire, car il souffrait du fait que le français était sa langue maternelle à la maison et l'anglais à l'école. Ses frères et lui se disputaient souvent entre eux et son frère aîné Ernie fut le premier membre de la famille à devenir marin professionnel en 1949.

Yvon a suivi Ernie lors de son premier combat en juillet 1948. Il n'avait aucune formation ni entraîneur et était, au mieux, grossier, mais il participait à des événements principaux de 10 rounds en 1949 et remporta 22 de ses 23 premiers combats, la défaite étant survenue par disqualification. Sa deuxième défaite fut contre Roy Wouters qui avait combattu le futur champion des poids moyens Randy Turpin en Angleterre quelques mois auparavant.

Seulement six jours après son combat contre Woulters, Yvon a stoppé son frère Bernie en huit rounds lors du seul combat professionnel de ce dernier! Il a continué à être très actif dans les provinces maritimes canadiennes, battant à deux reprises le champion canadien des mi-lourds dans des combats sans titre, et il a disputé 40 combats avant de combattre pour la première fois à l'extérieur du Nouveau-Brunswick.

Durelle a remporté le titre canadien des poids moyens en juin 1953. Il a enchaîné 14 victoires, puis a remporté le titre canadien des mi-lourds en octobre 1953, pour ensuite le perdre lors de son combat suivant. Il a disputé son premier combat à l'extérieur du Canada en février 1954, perdant aux points en huit rounds contre l'invaincu Floyd Patterson (ci-dessous).

Il retourne au Nouveau-Brunswick et récupère le titre canadien des mi-lourds. Il prend ensuite la route, subissant deux défaites en Allemagne et une en Angleterre. Son manque de talent et son aversion pour l'entraînement ont fait que sa carrière n'a abouti à rien et des défaites consécutives contre Jimmy Slade, Yolande Pompey et Artie Towne n'ont fait que le confirmer.

Il a réussi à revenir au combat avec neuf victoires en dix combats et a remporté le titre des mi-lourds du Commonwealth grâce à un KO au deuxième round contre son compatriote canadien Gordon Wallace. Il a ensuite réussi à obtenir un match nul contre le numéro un Tony Anthony, qui trois mois plus tard a été mis KO par Archie Moore dans un combat pour le titre des mi-lourds.

Durelle a remporté 11 de ses 12 combats suivants. Une défaite par arrêt contre Anthony a été un échec, mais des victoires contre des adversaires tels que Willi Besmanoff, Jerry Luedee, Clarence Hinnant, Germinal Ballarin et Mike Holt lors de ces 11 victoires ont soudainement permis à Durelle de remonter dans le classement et lui ont permis d'avoir une chance contre Archie Moore à Montréal le 10 décembre 1958.

Durelle était un outsider très éloigné mais dans le premier round, un droit à la tête a envoyé Moore au sol. Durelle a ensuite commis l'erreur de se tenir debout au-dessus de Moore pendant quelques secondes, ce qui a retardé le décompte. Moore s'est relevé mais a trébuché sur des jambes instables. Durelle l'a battu dans le ring jusqu'à ce que Moore tombe à nouveau.

Moore a remonté le terrain mais sans compter huit dans les règles, il a été immédiatement à nouveau au sol suite à un droit. Moore a eu du mal à remonter au neuf et Durelle était à un coup de la victoire mais Moore a survécu et a trébuché jusqu'à son coin. Moore s'est remis et a battu Durelle mais a été mis au sol par un droit au cinquième.

Moore était encore debout mais instable, et alors que Durelle envoyait des coups de matraque, il semblait que Moore allait à nouveau tomber, mais il s'est défendu et a atteint la cloche. Durell a continué à frapper, mais Moore a profité de la défense ouverte de Durelle et a mis Durelle au sol à quatre reprises, ce dernier étant éliminé au quatrième knockdown du onzième round. Si la règle des trois knockdowns avait été en vigueur, Durelle aurait été champion du monde dans l'une des plus grandes surprises de l'histoire de la boxe.

Moore avait un bilan de 176-21-9 et Durelle de 79-19-2, ce qui fait qu'ils n'auraient pas pu s'imaginer 306 combats à eux deux. La performance de Durelle a fait de lui un héros au Canada, un personnage culte. Les chances de gloire de Durelle s'étaient envolées et lors du match retour en août 1959, Durelle fut mis au sol quatre fois au troisième round et décompté. Il y eut quelques circonstances atténuantes.

Durelle avait subi une blessure à la colonne vertébrale dans un accident de bateau et deux mois avant le deuxième combat contre Moore, une tragédie avait frappé son village natal, Baie-Ste-Anne. Trente-cinq pêcheurs avaient péri lorsqu'ils avaient été emportés par des vagues de 40 pieds qui s'étaient abattues sur le quai. Affolé par la perte d'amis et de parents, Durelle avait du mal à se concentrer sur son entraînement et il était anéanti par Moore.

Ses 102 combats commencent à rattraper Durelle et, en novembre 1959, il est mis au sol cinq fois et mis KO au douzième round par un nouveau venu dans le boxe canadien, George Chuvalo. Il continue à se battre mais pèse désormais environ 190 livres au lieu des 175 livres de son apogée, il est donc plus gros, plus lent et s'entraîne encore moins. Il prend sa retraite en septembre 1960 et tente la lutte professionnelle avant de revenir à la boxe en 1963, mais après avoir perdu contre Jean Claude Roy en décembre 1964, il prend sa retraite pour de bon.

Il a ensuite travaillé comme garde forestier et s'est remis à la lutte pour joindre les deux bouts. Comme beaucoup de boxeurs, il était négligent avec son argent, et avec une femme et quatre enfants à charge, et le fisc canadien qui le poursuivait pour des arriérés d'impôts, il était ruiné. Le montant dû pour ces arriérés d'impôts a été réduit à 2 500 $, mais il a dû emprunter l'argent pour payer la facture.

Il semblait avoir pris un tournant financier en 1972 lorsqu'il a décroché un emploi dans une brasserie qui l'a embauché pour raconter à ses clients ses histoires de boxeur et qu'il a obtenu un permis pour vendre sa bière au Nouveau-Brunswick. Cependant, en 1973, sa maison a brûlé et il a perdu tous ses biens, et le brasseur l'a licencié.

En 1974, il emprunte de l'argent et ouvre un club à Baie-Ste-Anne. L'entreprise marche bien, mais un autre coup du sort arrive. En avril 1977, il tue un homme, tirant cinq balles à travers le pare-brise de sa voiture. Il est accusé de meurtre, mais Durelle affirme que l'homme a menacé sa famille et qu'il a conduit sa voiture vers lui.

Il a été acquitté par le jury, qui a reconnu qu'il avait agi en état de légitime défense. Il a vendu son club en 1978 et lui et sa femme ont pu vivre dans un confort relatif. Durelle a arbitré quelques combats dans les années 1970, notamment un combat pour le titre canadien entre Al Ford et Leon Noel. Il a été intronisé au Temple de la renommée des sports du Nouveau-Brunswick en 1971, au Temple de la renommée des sports du Canada en 1975 et au Temple de la renommée de la boxe canadienne en 1989.

Un livre intitulé « Le pêcheur combattant : la vie d'Yvon Durelle » a été écrit sur lui et l'Office national du film du Canada a réalisé un documentaire sur sa vie intitulé « Durelle ». Le premier round de son combat contre Moore en décembre 1958 restera l'un des rounds les plus dramatiques de l'histoire de la boxe. Durelle souffrait de la maladie de Parkinson et avait été victime d'un accident vasculaire cérébral le 25 décembre 2006. Il est décédé le 6 janvier 2007 à l'âge de 77 ans.

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